La Médiation Humaniste

La Médiation Humaniste

Fondée en 1983 par Jacqueline MORINEAU, Présidente d’honneur du CEMA, la Médiation humaniste s’inscrit dans un projet de société : c’est collectivement, par l’écoute et le dialogue, que nous pourrons construire une culture de la Paix avec soi, mais aussi avec les autres, et surtout avec le Monde.

Développée depuis 37 ans en France et à l’étranger, la Médiation humaniste intervient dans tous les domaines et auprès de tous les publics : les couples, les familles, les voisins, les milieux scolaires et socio-éducatifs, les organisations professionnelles (entreprises, administrations, associations, etc.), les structures étatiques…

Contrairement aux Modes Alternatifs des Différends centrés sur le problème et sa résolution, la médiation humaniste ne cherche pas une solution : elle cherche un point de rencontre à partir duquel les protagonistes puissent se reconnaître mutuellement et renoncer au rapport de force et à la compétition pour s’engager dans l’écoute mutuelle et la coopération.

Une fois la relation réparée, restaurée et apaisée, un nouveau cadre de référence commun va apparaître et offrir des solutions innovantes pour permettre à chacun de trouver sa juste place avec autrui.

La Médiation humaniste vise la redécouverte des besoins fondamentaux et valeurs universelles qui unissent, malgré tout, les individus en conflit : tous ont besoin d’être écoutés, tous aspirent à être respectés, tous souhaitent la Justice et la Vérité.

En d’autres termes, le Conflit prend essentiellement sa source dans les non-dits et malentendus qui nous font croire que l’autre est un étranger avec lequel je n’aurais rien de familier : le Conflit vient d’abord de la difficulté à confronter de manière pacifique nos différentes manières de nourrir nos besoins fondamentaux et honorer nos valeurs universelles. Et la violence apparaît d’abord comme le fruit d’une souffrance, d’un cri qui n’a pas pu s’exprimer et être entendu.

La Médiation humaniste constitue un chemin de connaissance et de vérité : accepter de rencontrer l’autre authentiquement, dans son humanité, c’est s’ouvrir à une transformation intérieure qui touche l’être humain dans son essence – corps, âme et esprit.

Cette transformation passe par un nouveau regard sur le désordre, le chaos et la crise qui sont aussi des opportunités de changement pour nous éveiller à un questionnement et voir les choses autrement, retrouver l’essentiel et renaître.

Ce que nous enseigne ces expériences extraordinaires, de manière formidable et tragique, c’est que le conflit n’est pas nécessairement destructeur ; le conflit ‑ médiatisé par la parole d’un Tiers et la rencontre de deux personnes ‑ peut aussi être générateur d’une prise de conscience salutaire, à savoir que nous avons tous une communauté de destin : d’un côté ; nous nous découvrons tous vulnérables ; de l’autre, nous nous découvrons tous frères. Et cette prise de conscience, au fondement de l’esprit de la Médiation humaniste, nous permet de retrouver la solidarité au cœur de la séparation, l’harmonie au cœur de la contradiction, l’unité au cœur de la division, comme nous l’enseignait déjà Héraclite il y a plus de 2 500 ans.

Irréductible aux savoir-faire propres aux techniques de communication ou négociation, la Médiation humaniste promeut un savoir-être, ou encore un nouvel art de vivre au quotidien : « l’humanisme de l’altérité ». Ce faisant, la Médiation humaniste nous offre un nouveau regard sur l’avenir où pourront plus pleinement s’accomplir les promesses de l’aube. Quelles sont ces promesses ? Celles qui parfois s’accomplissent au terme d’un processus de Médiation réussi : quand les personnes se disent que la relation vaut la peine d’être vécue ; quand les personnes découvrent que chacun peut offrir le meilleur de lui-même à partir du moment où quelqu’un veut bien croire en lui, avec courage, patience et amour.